Le 17 octobre 2025
Les chapeaux de stars

Borsalino vs Panama : le guide complet pour distinguer ces chapeaux d'exception

Vous êtes dans une chapellerie, face à deux magnifiques chapeaux. L'un arbore fièrement l'étiquette "Borsalino", l'autre se présente comme un authentique "Panama". Pourtant, au premier coup d'œil, ils se ressemblent étrangement. Cette confusion n'est pas rare et touche même les amateurs éclairés de couvre-chefs.

Choisir entre un Borsalino et un Panama ne se résume pas à une question d'esthétique. C'est un choix qui engage votre style, votre confort selon les saisons, et parfois même votre budget. Alors, comment s'y retrouver ?

Ce guide vous dévoile tous les secrets pour distinguer ces deux icônes de la chapellerie masculine. Fini les hésitations au moment de l'achat.

Des origines qui racontent une histoire

L'histoire du Borsalino commence en 1857 dans la petite ville d'Alessandria, en Italie. Giuseppe Borsalino, alors âgé de 20 ans, fonde sa manufacture avec une vision : créer le chapeau parfait pour l'homme moderne de son époque. Son succès dépasse rapidement les frontières italiennes.

La maison Borsalino devient rapidement synonyme d'excellence. Les têtes couronnées d'Europe, les stars d'Hollywood, tous succombent au charme de ces chapeaux italiens. Humphrey Bogart dans "Casablanca" ? Un Borsalino. Al Capone ? Encore un Borsalino.

Le Panama raconte une tout autre histoire. Malgré son nom qui prête à confusion, ce chapeau ne vient pas du Panama mais bel et bien de l'Équateur. Cette erreur géographique remonte au XIXe siècle, quand ces chapeaux équatoriens transitaient par le canal de Panama avant d'atteindre l'Europe et l'Amérique du Nord.

Les artisans équatoriens maîtrisent l'art du tressage de la paille de toquilla depuis des siècles. Cette tradition, transmise de génération en génération, a même été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO en 2012.

Matériaux et savoir-faire : deux philosophies

Toucher un vrai Borsalino, c'est immédiatement comprendre pourquoi cette marque fascine depuis plus d'un siècle. Le feutre utilisé provient généralement de laine mérinos ou de poils de lapin, parfois les deux mélangés. Ce feutre subit un processus de foulage particulièrement minutieux.

Les artisans italiens travaillent ce matériau noble avec une précision chirurgicale. Chaque chapeau passe entre les mains de plusieurs spécialistes : celui qui forme la cloche, celui qui façonne le bord, celui qui pose le ruban grosgrain signature. Le résultat ? Un chapeau d'une régularité parfaite, d'une tenue impeccable.

Le Panama suit une philosophie radicalement différente. Ici, pas de machines sophistiquées, mais des doigts experts qui tressent patiemment la paille de toquilla. Cette plante, qui ne pousse que dans certaines régions équatoriennes, donne des fibres d'une finesse remarquable.

Plus le tressage est serré, plus le Panama gagne en qualité et en prix. Les meilleurs modèles, appelés "Montecristi", peuvent nécessiter plusieurs mois de travail pour un seul chapeau. Leur finesse atteint parfois celle de la soie.

Les grades de qualité qui font la différence

Tous les Panama ne se valent pas. Les connaisseurs distinguent plusieurs grades :

Les Panama "Cuenca" offrent un excellent rapport qualité-prix. Leur tressage plus lâche les rend accessibles tout en conservant l'authentique savoir-faire équatorien.

Les Panama "Montecristi" représentent le summum de l'art. Leur tressage d'une finesse extraordinaire peut compter jusqu'à 2000 brins au pouce carré. Certains modèles exceptionnels se négocient à plusieurs milliers d'euros.

Reconnaître les signes distinctifs

Au-delà des matériaux, plusieurs détails permettent d'identifier instantanément un Borsalino d'un Panama.

Le Borsalino présente généralement une calotte creusée avec un pli central longitudinal et deux plis latéraux. Son bord, légèrement relevé à l'arrière, lui donne cette allure si particulière. Le ruban grosgrain, souvent noir, apporte la touche finale d'élégance.

Le Panama arbore une silhouette plus décontractée. Sa calotte peut être creusée ou ronde selon les modèles, mais elle conserve toujours cette souplesse caractéristique de la paille tressée. Le ruban, quand il existe, reste discret et souvent de couleur naturelle.

Au toucher, les différences sautent aux yeux. Le feutre du Borsalino offre une surface lisse, presque veloutée. Il garde sa forme même après manipulation. Le Panama, lui, révèle la texture du tressage sous les doigts. Sa souplesse permet de le rouler sans dommage, un atout pratique pour les voyageurs.

Quand porter quoi ? L'art du timing

Voici peut-être la différence la plus cruciale entre ces deux chapeaux : leur adaptation aux saisons et aux occasions.

Le Borsalino règne en maître durant les mois frais. Son feutre dense protège efficacement du froid et de l'humidité. Il accompagne naturellement les tenues d'automne et d'hiver : costumes en laine, manteaux, pardessus. Dans un contexte professionnel ou lors d'événements formels, il impose le respect.

Mais attention, porter un Borsalino en feutre sous un soleil de plomb relève de l'erreur de casting. La chaleur s'accumule, la transpiration guette. Même les modèles estivaux de la marque Borsalino, confectionnés en paille, restent moins respirants qu'un véritable Panama équatorien.

Le Panama excelle dès les premiers rayons de soleil. Sa paille naturelle laisse circuler l'air, évacue l'humidité, protège du soleil sans créer d'effet de serre. Il se marie parfaitement avec des tenues estivales légères : lin, coton, couleurs claires.

Cette polyvalence estivale du Panama lui permet de passer du bureau climatisé à la terrasse de café, de la promenade en ville aux vacances au bord de mer. Certains modèles particulièrement fins peuvent même se glisser dans une valise sans perdre leur forme.

L'art de bien choisir : critères et budget

Investir dans un Borsalino ou un Panama de qualité représente un budget conséquent, mais c'est aussi l'assurance de posséder un accessoire durable.

Pour un Borsalino authentique, comptez au minimum 200 à 300 euros pour les modèles d'entrée de gamme. Les créations les plus raffinées peuvent dépasser les 500 euros. Ce prix reflète la qualité des matériaux, la minutie du travail artisanal, et bien sûr le prestige de la marque.

Les Panama présentent une fourchette de prix encore plus large. Un modèle correct démarre aux alentours de 100 euros, mais les Montecristi d'exception atteignent facilement les 1000 euros, voire plus pour les pièces les plus rares.

Gare aux contrefaçons

La popularité de ces chapeaux attire malheureusement les faussaires. Quelques indices permettent de démasquer les imitations :

Un vrai Borsalino porte toujours sa marque gravée à l'intérieur de la calotte, jamais simplement imprimée. La qualité du feutre se vérifie au toucher : il doit être dense, régulier, sans aspérités.

Pour le Panama, méfiez-vous des tressages trop réguliers qui trahissent une fabrication mécanisée. L'authentique Panama équatorien présente de légères variations dans son tissage, preuves de sa confection manuelle.

Entretien et longévité : deux approches

Posséder un beau chapeau implique d'en prendre soin correctement.

Le Borsalino redoute l'humidité. Après une averse, laissez-le sécher naturellement, loin de toute source de chaleur directe. Un brossage régulier dans le sens du poil préserve l'aspect velouté du feutre. Pour le rangement, utilisez impérativement un embauchoir ou posez-le tête en bas pour éviter la déformation du bord.

Le Panama se montre plus tolérant mais mérite quelques précautions. Sa paille peut se nettoyer avec un chiffon légèrement humide. En cas de tache tenace, une brosse douce fera l'affaire. Sa souplesse naturelle facilite le transport, mais évitez de le comprimer durablement.

Surprise : un Panama de qualité peut traverser plusieurs décennies sans perdre de sa superbe. Certains modèles vintage gagnent même en charme avec l'âge, leur paille prenant une patine dorée particulièrement séduisante.

Maîtriser l'art de les porter

Avoir le bon chapeau ne suffit pas. Encore faut-il savoir l'assortir.

Le Borsalino s'épanouit dans un registre classique. Costume sombre, chemise blanche, cravate sobre : l'ensemble respire l'élégance intemporelle. Il peut aussi moderniser une tenue décontractée : jean brut, pull en cachemire, veste de tweed. L'important reste la cohérence stylistique.

Évitez cependant de le porter avec des vêtements trop sportswear. Un Borsalino avec un survêtement ? L'erreur de goût garantie.

Le Panama joue plus facilement la carte de la décontraction chic. Blazer en lin, pantalon chino, chemisette : il apporte cette touche méditerranéenne si recherchée. En vacances, il transforme le simple short-polo en tenue quasi-aristocratique.

Son écueil principal ? Le risque de tomber dans le cliché du touriste. Évitez de l'associer à la chemise hawaïenne et aux tongues. La frontière entre élégance décontractée et caricature reste ténue.

Alors, Borsalino ou Panama ?

Cette question n'appelle pas de réponse unique. Tout dépend de votre style de vie, de vos besoins, de votre budget.

Vous évoluez dans un environnement professionnel exigeant ? Vous privilégiez les tenues classiques ? Vous habitez une région aux hivers marqués ? Le Borsalino s'impose naturellement.

Vous préférez un style plus décontracté ? Vous voyagez fréquemment ? Vous recherchez avant tout une protection solaire efficace ? Le Panama répond parfaitement à ces attentes.

Les puristes affirment qu'un gentleman averti possède les deux. Cette approche a le mérite de couvrir toutes les situations, été comme hiver, formel comme décontracté.

Dans tous les cas, privilégiez toujours la qualité à la quantité. Un seul chapeau authentique vaut mieux que plusieurs imitations sans âme. Ces pièces d'exception traversent les années, parfois les générations, en gardant intact leur pouvoir de séduction.

Tableau comparatif

CritèresBorsalinoPanama
Origine Italie Équateur
Matériau Feutre de laine ou poil de lapin Paille de toquilla
Saison Hiver Été
Style Élégant, sophistiqué Léger, estival
Usage Tenues habillées Protection solaire et raffinement

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