Le chapeau haut de forme apparaît à la fin du XVIIIe siècle en Europe, une époque où la mode masculine évolue vers des lignes plus structurées et sophistiquées.
Les débuts en Angleterre
L’invention du top hat (nom anglais du chapeau haut de forme) est souvent attribuée au chapelier britannique John Hetherington, qui l’aurait porté en 1797 à Londres, provoquant un attroupement et un scandale.
À cette époque, les hommes portaient encore le tricorn ou le bicorne, et le haut de forme représentait une rupture stylistique audacieuse.
Une adoption rapide en France
Sous l’influence de la Révolution française et de l’Empire napoléonien, le chapeau haut de forme se répand en France.
Il est porté par les aristocrates et la haute bourgeoisie pour affirmer leur statut social.
Les premiers chapeaux hauts de forme étaient fabriqués en feutre de castor, une matière noble et résistante, avant que le feutre de laine et la soie ne prennent le relais au XIXe siècle.
Le XIXe siècle marque l’apogée du chapeau haut de forme, qui devient un incontournable de la mode masculine.
Un symbole d’élégance et de pouvoir
Il est adopté par les monarques, politiciens et industriels, symbolisant richesse et autorité.
Il accompagne les costumes trois-pièces et les redingotes des hommes distingués.
Présence dans la culture et l’art
Les artistes et écrivains comme Charles Baudelaire ou Victor Hugo le portent, renforçant son image intellectuelle et romantique.
Il devient un accessoire clé dans l’univers du spectacle et du cirque, notamment avec Charlot (Charlie Chaplin) ou les magiciens qui l’utilisent pour leurs illusions.
Un accessoire pour les grandes occasions
Il devient obligatoire dans certaines cérémonies et événements de prestige, comme les courses hippiques ou les bals mondains.
À l’époque victorienne, il est souvent porté avec un gilet, une cravate et une canne, renforçant son caractère aristocratique.
Le chapeau haut de forme a même influencé l’évolution des moyens de transport : les premières voitures sans toit devaient être conçues avec un espace suffisant pour accueillir les passagers coiffés de ce chapeau imposant.
Au XXe siècle, le chapeau haut de forme perd progressivement en popularité face à des couvre-chefs plus pratiques et moins rigides.
L’essor des chapeaux plus souples
Avec l’évolution des modes et des transports, le haut de forme est remplacé par des modèles plus fonctionnels comme le fedora, le homburg ou le trilby.
Il devient moins courant dans la tenue quotidienne mais reste porté lors des cérémonies officielles.
Un accessoire réservé aux grandes occasions
Il est encore utilisé dans certains événements prestigieux comme les mariages royaux, les cérémonies d’État ou les courses hippiques comme Ascot.
Il fait partie des uniformes de certaines professions, notamment les cochers, les ambassadeurs et les directeurs de funérailles.
Le chapeau haut de forme aujourd’hui
Il reste un symbole d’élégance dans les tenues de soirée et les costumes de scène.
De grandes maisons de chapellerie, comme Lock & Co Hatters à Londres ou Maison Michel à Paris, perpétuent son artisanat.
Il est souvent utilisé dans la mode alternative, le steampunk ou le cosplay.
Le président américain Abraham Lincoln portait un chapeau haut de forme si haut qu’il y cachait parfois des documents importants à l’intérieur!
Le chapeau haut de forme est bien plus qu’un simple accessoire de mode : il incarne l’élégance, le pouvoir et l’histoire.
Né à la fin du XVIIIe siècle, il s’impose au XIXe siècle comme le couvre-chef des élites.
Il devient un symbole d’élégance masculine, adopté par les monarques, les intellectuels et les dandys.
Son usage décline au XXe siècle, mais il reste une icône intemporelle, utilisée dans les grandes occasions et la haute couture.